
Cervicalgies — Guide kinésithérapique
Définition
La cervicalgie est une douleur localisées au niveau du cou et de la colonne cervicale. Elle peut être aiguë ou chronique. Très fréquente, elle limite la mobilité et gêne les gestes quotidiens. Les cervicalgies proviennent le plus souvent de tensions musculaires, de troubles articulaires ou de traumatismes.
Causes principales
Les cervicalgies peuvent avoir plusieurs origines :
- Tensions musculaires ou posturales dues au travail prolongé sur ordinateur ou smartphone.
- Stress ou manque d’activité physique.
- Contractures des trapèzes, des élévateurs de la scapula et des muscles sous-occipitaux.
- Cervicarthrose, fréquente après 50 ans, réduisant la mobilité cervicale.
- Hernie discale entraînant une compression nerveuse avec douleur, fourmillements ou faiblesse dans le bras.
- Traumatismes comme le coup du lapin provoquant des douleurs aiguës et une raideur importante.
Symptômes
La cervicalgie se manifeste de plusieurs façons :
- Douleur au niveau du cou, parfois irradiant vers une épaule ou un bras.
- Raideur et limitation des mouvements.
- Céphalées de tension fréquentes.
- Paresthésies ou faiblesse musculaire du membre supérieur.
Évaluation kinésithérapique
Le bilan kinésithérapique comprend une palpation des muscles du cou pour repérer les zones de tension. Le praticien mesure la mobilité active et passive et vérifie la présence de signes neurologiques comme une perte de force ou de sensibilité. L’analyse posturale et ergonomique complète l’évaluation pour adapter le traitement au profil du patient.
Prise en charge kinésithérapique
La prise en charge vise à réduire la douleur, détendre la musculature et améliorer la mobilité. Elle combine plusieurs approches :
- Techniques de relâchement musculaire par massage et mobilisations douces.
- Étirements progressifs du cou et des épaules.
- Utilisation du taping, de la cryothérapie ou de la chaleur selon le cas.
- Renforcement des muscles profonds cervicaux et scapulaires.
- Éducation posturale et correction ergonomique du poste de travail.
- Rééducation fonctionnelle axée sur la coordination et les mouvements du quotidien.
Protocole kinésithérapique
Phase aiguë de la cervicalgie
Cette phase correspond à la douleur récente avec inflammation et raideur. L’objectif est d’apaiser et de relâcher :
- Massages doux des trapèzes, des élévateurs de la scapula et des sous-occipitaux.
- Techniques de pompage et pressions glissées pour détendre la musculature.
- Mobilisations passives légères des cervicales et des scapulas.
- Application de glace en cas d’inflammation, ou de chaleur pour les contractures.
- Apprentissage de la position neutre du cou et intégration de pauses actives.
Phase subaiguë de la cervicalgie
Quand la douleur diminue, la récupération de la mobilité et le renforcement doux commencent :
- Étirements actifs dans des amplitudes confortables.
- Exercices isométriques simples du cou.
- Travail scapulaire : rétractions, élévations et rotations des omoplates.
- Exercices de proprioception et coordination œil-tête sur plan instable.
- Correction de la posture assise et ajustement ergonomique du poste de travail.
Phase de récupération fonctionnelle et prévention
Une fois la douleur stabilisée, l’objectif est de restaurer la fonction complète et d’éviter les récidives :
- Renforcement progressif avec bandes élastiques et exercices dynamiques.
- Travail des muscles profonds cervicaux et dorsaux.
- Mobilisations dynamiques et étirements globaux du cou et du haut du dos.
- Intégration des exercices dans les gestes professionnels et sportifs.
- Programme de prévention : ergonomie, auto-étirements et entretien quotidien.
Points clés pour le kinésithérapeute face à une cervicalgie
- Adapter l’intensité et la fréquence des exercices à la douleur du patient.
- Surveiller les signes neurologiques comme l’irradiation, les paresthésies ou la faiblesse musculaire.
- Travailler en collaboration avec le médecin, l’ergonome ou l’ostéopathe si besoin.
- Encourager l’autonomie du patient et l’éducation posturale pour prévenir les récidives.